Otello, un opéra de Giuseppe Verdi
Shakespeare et son public étaient friands de personnages extrêmes, de représentations de la folie humaine, de scènes de violence et de mort. Ses oeuvres et son style furent, et sont toujours, nous l'avons vu, une source d'inspiration inépuisable pour les écrivains et les compositeurs.
À 74 ans, Verdi avait déjà à son actif certains des plus grands opéras du répertoire ayant
connu des succès spectaculaires : Aïda, le dernier d’entre eux, avait reçu un accueil phénoménal et ne semblait pas pouvoir avoir d’égal dans un futur proche.
Et voilà qu’Otello arriva. Narrant les passions et les frustrations d’hommes pris dans la tourmente d’une intrigue implacable, cette histoire puissante regroupe des thèmes chers à Verdi !
De longues années de travail plus tard, il livra l’un de ses plus grands chefs d’œuvre.
Otello est aujourd’hui considéré par beaucoup comme l’apothéose de l’opéra dramatique verdien, et comme l’une des oeuvres les plus abouties du maestro, tant par son orchestration que dans la mise en place de l'intrigue dramatique.
Pour s'adapter au goût nouveau de ses contemporains, Il modifia profondément le rythme dramatique de son opéra : les actions se succèdent très rapidement, voire se superposent. C’est ainsi que, s’inspirant d’une oeuvre du passé, et composant à la façon des oeuvres de l’avenir, Verdi nous fait magnifiquement partager les états d'âme de ses personnages.
Traditionnellement, le « rôle des rôles » pour un ténor, Otello est le personnage de tous les contrastes : il est à la fois ce grand chef de guerre victorieux des Turcs pour le compte de la République de Venise, mais il est aussi ce « Maure », ancien esclave et étranger à la Sérénissime où il peine à trouver sa place ;
il est à la fois l’amant passionné de la sublime Desdemone et ce personnage capable des pires cruautés envers celle qu’il aime, dévoré par le doute puis consumé par la haine et la jalousie suite aux manipulations et aux complots ourdis par le fourbe Iago, jusqu’à devenir le meurtrier de son épouse et se donner la mort, terrassé.
Rendez-vous le vendredi 8 décembre à 15h dans la salle 5 du Prieuré à Betton pour s'émouvoir des états d'âme de Iago, Desdémone et Otello..
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